Les Landri, plusieurs générations d’artisans de la piste
Les Landri ne sont pas un des grands du cirque français mais un grand nom des familles du cirque. Ils sont plutôt d’honnêtes artisans qui tentent de rester fidèles au mode de vie de leur père et de leur grand-père.
Ils se revendiquent de l’héritage des circassiens, ces gens du voyage vivant de leurs prouesses et de leurs animaux. « Nous avons poursuivi la tradition des gladiateurs, avec des spectacles qui sont un mélange d’hommes et d’animaux, explique Yves Landri. C’est notre patrimoine. Cela dure depuis des siècles, dans le cercle magique de la piste. »
Si le cirque des Landri s’appelle aujourd’hui « de Venise », c’est en hommage aux ancêtres italiens de la famille. Un grand-père venait en effet de Naples et une grand-mère était de Venise. Cependant, ces racines ne sont pas essentielles aux yeux des Landri. Ils se revendiquent surtout comme les héritiers d’une dynastie de circassiens, des artistes de cirque, dont ils affirment qu’elle remonte au moins à sept générations. Pour eux, le cirque est un mode de vie autant qu’un art et ils se montrent les mêmes sur la piste ou en dehors.
Le nom du cirque à changé régulièrement. Il fut le « Cavalcade Circus », « l’Oriental Circus » et le « Cirque de France ». Demain, les Landri se produiront peut-être sous un nouveau nom. Mais on retrouvera toute la famille dans leurs numéros traditionnels : Yves, le grandpère, 67 ans, qui se limite aujourd’hui à présenter un numéro avec des caniches et un chimpanzé ; ses cinq enfants, Diana (38 ans), Steeve (36), Ivan (33), John (31) et Michaël (22) ; et déjà la génération suivante avec Mevi (18 ans), Blandine, (18 ans aussi) et Dwen (14 ans). La première est la fille de Diana ; la seconde celle de Steeve. Elles présentent ensemble un numéro de rubans aériens.
Il a fière allure, le Cirque de Venise, avec ses camions rouge et vert, ses grandes affiches qui promettent un vrai spectacle de cirque traditionnel. Mais les galères et les situations difficiles ne manquent pas. Faute d’avoir une tournée régulière organisée, comme l’ont les grands établissements, le Cirque de Venise ne sait jamais longtemps à l’avance où il va réussir à jouer. Il y a sans cesse des problèmes pour trouver des emplacements. « On se heurte à des murs. Avant, c’était difficile. Maintenant, c’est terrible. Il faut faire des dossiers, cela dure des mois… », s’impatiente Steeve. Les Landri sont las d’être reçus comme des quémandeurs dans les mairies.
« Combien de fois on travaille pour la peau ? La mauvaise place, c’est nous qui l’avons », conclut Yves.
Pour assister à un spectacle du Cirque de Venise, il faut compter sur le hasard. La tournée de la famille Landri n’est pas planifiée longtemps à l’avance. Durant l’hiver, le cirque se produit essentiellement en région parisienne, puis il quelque fois descend vers le sud (anciennement leur région de prédilection) ou l'ouest avec les beaux jours.
Autrefois (je n'ai pas essayé depuis au moins deux ans), pour savoir où se trouvait le cirque, on pouvait écrire à une adresse électronique :
cirquevenise@orange.fr. ou écrire à M. Landri, chez M. Dousse, 6, allée de la Pérousse, 66140 Canet-Plage
mais je ne sais pas si ces adresses sont encore valides.